Ray CHOW [FR]

11 occasions de railler 10 PONCIFS sur la question QUAERO

Le fameux Loic Le Meur écrit le 10 mai dernier ceci:

10/05/2006

Quaero: 10 raisons pour lesquelles le moteur de recherche franco-allemand va échouer

Après quelques notes désordonnées sur Quaero, j'ai essayé de synthétiser les raisons pour lesquelles je pensais que Quaero allait être un échec. La même note est aussi sur mon blog anglais et se balade pas mal sur la blogosphère: 10 reasons why Quaero will fail. Le voici donc en français avec en bonus deux minutes de coup de gueule sur Direct 8 au journal de Guillaume Klossa.

1. Une marque très mauvaise.
Peu de personnes savent l'épeler correctement d'emblée et les personnes à l'origine du projet n'ont même pas été capables d'obtenir Quaero.com qui appartient à une entreprise. On m'expliquera que ce n'est pas grave puisque rien n'est en ligne et que Quaero n'a pas vocation à exister autrement qu'un "grand programme industriel" mais je ne suis pas très convaincu par cette réponse.

2. Centralisé et fermé.
Peu de projets centralisés à ce point réussissent. Le web est décentralisé par essence et constitué en réseau à la fois de contributeurs et d'utilisateurs. Observez par exemple la manière dont Firefox réussit à gagner des parts de marché contre Internet Explorer, ou encore bine sûr Wikipédia. Ces deux derniers sont le fruit de milliers de contributions totalement décentralisées et ouvertes (plug-ins, API...).

3. Secret.
Quaero est tellement secret que finalement je n'ai trouvé personne capable de vraiment expliquer ce dont il s'agit. Avec l'évolution d'un monde de médias de masse vers celui d'une gigantesque conversation dans laquelle des millions d'internautes s'expriment tous les jours la seule manière d'évoluer de manière efficace est de manière transparente et avec les futurs utilisateurs du produit. Regardez comment Google a élaboré Gmail comme beaucoup d'autres initiatives, en les ouvrant le plus tôt possible et en laissant tester un maximum de personnes. Celles-ci donnent leurs avis et critiques en permanence et font évoluer le projet en fonction de ce qu'ils veulent réellement. La période où l'on concevait un grand projet de manière secrète en espérant qu'il répondra aux besoins des Internautes est révolue, il faut le construire avec eux. C'est aussi la démarche adoptée depuis le début il y a trois ans dans le même domaine le moteur de recherche de blogs Technorati.

Technorati Tags: google, /quaero

4. Pas de buzz, pas d'adoption
Le darwinisme est la voie naturelle des projets internet, une sélection naturelle se fait par l'adoption des utilisateurs dès le début. Si le projet plaît, il réunit dès le début une véritable communauté autour de lui, sinon il disparaît. Skype a franchi le cap des 100 millions d'utilisateurs quasiment sans aucune publicité en basant son succès sur le bouche à oreilles dès son lancement et avant même d'avoir un produit réellement fiable. A contrario, personne ne sait ce que Quaero est réellement et quand il sera lancé. Pire, si vous cherchez un peu, vous trouverez que "Quaero c'est Exalead" des mots de son Président. Si le moteur de recherche exalead semble avoir bien des qualités sont adoption par les internautes et le trafic qu'il génère est loin d'être convainquant pour un projet si bien financé.

5. Une galaxie d'acteurs qui ne se sont pas illustrés sur les dernières innovations Web
Environ 25 organisations se partagent les 260 millions d'euros annoncés (on lit parfois 90 millions, les sources sont incertaines). Même si beaucoup d'entre elles ont une excellente réputation en général, je ne vois rien qui fassent d'elles des acteurs innovants du "Web 2.0" aujourd'hui. A titre d'exemple, je ne les vois pas impliquées dans les standards qui se développent le plus vite aujourd'hui, comme le RSS ou encore le tagging. Elles semblent absentes du nouveau web qui se définit aujourd'hui.

6. Pas vraiment international
Jacques Chirac a présenté Quaero comme une initiative franco-allemande alors que Deutsche Telecom vient d'annoncer son retrait du projet en tant qu'acteur, adoptant une simple position d'observateur. La plupart des acteurs sont français, ce qui n'est évidemment pas un problème en soi mais en quoi est-ce un projet franco-allemand ou international ? Pourquoi ne l'avoir pas voulu européen ?

7. L'histoire sans fin ?
Quaero a été annoncé comme un projet sur cinq ans alors que Google n'a que 8 ans: ou sera Google lorsque nous lancerons enfin ce moteur de recherche ? Loin devant. Dans cette video de Jean-Michel Billaut, François Bourdoncle Président d'Exalead décrit le "programme" de manière très rassurante comme "un missile à têtes multiples" et admet en même temps qu'il n'a aucune idée de la date de lancement. On lit aussi qu'il devait être présenté au public début 2006 et nous attendons toujours de voir du concret.

8. Pas assez d'euros.
Microsoft est presque inexistant dans la guerre des moteurs de recherche alors qu'il investirait 1.1 milliard de dollars uniquement en 2005 sur son moteur MSN Search. Ou comptons nous aller avec 260 millions d'euros ? Google a généré plus de deux milliards de dollars de revenus au trimestre dernier. Nous lançons un concurrent qui arrivera cinq ans en retard avec cinquante fois moins de budget... Et encore, Skype a démontré que l'on pouvait lancer des projets adoptés par des masses d'utilisateurs avec peu de fonds, mais avec une forte adoption dès le début, voir le 4. plus haut, mais c'est une autre démarche.

9. Les euros des subventions ne valent pas les euros du capital risque.
Peut-être que personne n'a dit à Jacques Chirac que Yahoo! et Google avaient été démarrés par des étudiants d'université dans leurs chambres. On n'a pas du lui expliquer non plus comment fonctionnait l'industrie du web et le rôle des business angels et des capitaux risqueurs. Evidemment, cela se saurait si c'était le cas, il serait bien plus facile pour un entrepreneur de trouver des fonds en France, mais je m'égare. Où sont les entrepreneurs et financiers qui connaissent l'Internet autour de Quaero ? Ils ont un rôle clé dans les startups en les guidant au quotidien et en leur faisant bénéficier de leur expérience. Ils sont orientés vers les résultats et ne connaissent pas les lourdeurs politiques et administratives, ils sont prêts à pousser un entrepreneur à réinventer son projet s'il ne démarre pas comme prévu. Trop de politique au sein de 25 acteurs fortement subventionnés par l'Etat -et passant probablement trop de temps à se battre pour qui sera le plus bénéficiaire de cette pluie d'euros publics- semble bien déjà amener un résultat invisible à ce jour.

10. Google est en réalité mille startups.
Ceci n'est qu'un aperçu du nombre incroyable de projets au sein de Google. La société toute entière fonctionne comme un immense réseau de startups dans lequel chaque salarié est incité à développer sa créativité s'il le souhaite. C'est une des raisons pour laquelle Google est si innovant. Pourquoi ne pas adopter la même démarche plutôt que de tout centraliser et combien de startups pourrions nous aider à lancer avec 260 millions d'euros ?

S'il y avait une menace possible vis à vis de Google, elle serait open-source. Wikipedia est parvenu a dépasser son concurrent commercial Britannica en termes d'audience et souvent de qualité depuis longtemps. La seule organisation capable de menacer la position dominante de Microsoft sur le marché des navigateurs web est Mozilla avec Firefox. Ces deux réussites bien connues sont le fruit du travail décentralisé et acharné de milliers de volontaires qui ont des préoccupations non financières. Ceux-ci se lèvent le matin pour faire en sorte que le savoir humain ou l'outil principal de navigation web, le navigateur, ne soient pas contrôlés par des organisations commerciales peu innovantes dans les deux cas. La même chose pourrait bien arriver à Google et avec une chance importante de succès si le nombre de volontaires dans le monde est élevé. A ma connaissance il n'y a pourtant pas d'initiative d'envergure de ce genre et nous pouvons nous demander pourquoi. Probablement le "don't be evil" comme élément fondateur du travail de Lary Page et Serguey Brin, les fondateurs de Google, et la sympathie qu'ils ont généré autour du projet depuis le début. L'attitude en Chine de Google a généré des mécontents et montre un début de critique tant la puissance et le contrôle de Google sont impressionnants, mais ce n'est pas un mouvement d'ampleur capable de générer un mouvement anti-Google générateur d'un "Firefox like" contre lui.

Alors que l'univers open-source français est très développé, pourquoi ne pas développer Quaero de cette manière ? Ce n'est certainement pas en essayant de créer un "missile à têtes multiples" centralisé dans un monde décentralisé et globalisé et dans lequel créer des communautés internationales est plus important que le pays d'où elles viennent que nous y arriverons.

L'approche Quaero aurait été adaptée au siècle dernier, les règles du jeu viennent malheureusement de changer.

MON COMMENTAIRE:

1. D’abord ton choix de rubrique. T’as mis ça dans Politique. Si tu te penches sur Boieng ou la NASA, mettrais-tu aussi ton post dans Politique ?

2. Tu parles d’une mauvaise Marque, mais c’est ni un projet ni un produit. On t’a pourtant dit que c’était un programme mené par des nations Européennes, pourquoi continues-tu de prôner ton Marketing de Superette ?

3. Apparement tu n’as pas compris que les fusions (d’entreprises privées) à répétition menaient tout droit au centralisme exacerbé et autrement plus dévastateur que le Centralisme étatique dont tu parles. Conclusion, les mouches que tu lances ne tournent pas autour de la bonne M…

4. Tu vantes le modèle de développement des produits Google, Technorati, Skype etc, (qui au passage n’a aucune valeur universelle) mais apparement il t’a échappé que beaucoup des projets inclus dans le programme QUAERO ont suivi la même démarche empirique de développement à tâtons « en ligne » auprès d’utilisateurs cobayes … le secret que tu dénonces n’a rien à avoir avec une prétendue absence d’analyse des besoins et des « feedback from beta users» sous prétexte qu’on est proche du Rhin, ils ne sont pas aussi cons que tu le prétends … (gare au boomerang)

5. Il faudrait que ta religion du buzz ne te prive pas de te poser les bonnes questions. Apparement tu aurais compris que CHIRAC était un product manager d’un cookie appelé QUAERO et tu te demandes pourquoi il n’ouvre pas un blog pour que Techcrunch en parles via Skype. Désolé ce n’est ni le fil de l’histoire en cours ni la bonne question.

6. Ton point 5. est rigolo, tu reproches aux chercheurs impliqués dans QUAERO de ne pas avoir de background WEB.2.0. Tu te trompes mais pas que dans cette « analyse ».

7. Au début tu dis, « c’est quoi ce truc étatique …» et subitement au point 6. tu dis « … mais merde, pourquoi c’est seulement franco-germanique ??? pourquoi les 23 autres européens ne viennent-ils pas semer un peu plus le chaos dans QUAERO ??? » et je vais préciser ta pensée, pourquoi nos amis anglais ne sont pas là pour torpiller l’initiative dans l’œuf et faire la part belle aux cousins d’amérique comme d’hab?! Apparement tu lis aussi FT (financial Times) de travers, car il y a longtemps qu’ils publient la réponse.

8. Au point 7. tu mets un peu de régularité dans ton propos, en effet, tu nous confirmes que tu n’as pas compris que QUAERO n’est pas un projet mais un programme d’une multitude de projets (parfois concurrents) qui pour certains n’ont pas attendu l’annonce « politique » pour exister depuis des années, tiens on dirait que t’as pas compris la manœuvre du buzz de CHICHI … étonnant pour un expert en buzz comme toi !

9. Si tu trouves qu’il n’y a pas assez d’Euros sur la table, peux-tu nous dire clairement pour financer quoi ? ou alors juste un avis sur la couleur transparente du vent ?

10. Pour reprendre ton modèle d’argument, peut-être que personne ne t’a dit qu’au départ certaines des personnes impliquées dans QUAERO (pour ne pas dire toutes) étaient il n’y a pas si longtemps des étudiants, puis des tézards puis des postdoc puis des chercheurs, que ton mythe du garage (ou de la chambre de bonne pour faire plus parisien) a aussi existé là aussi dans une certaine mesure, que pas mal de projets dans QUAERO ont déjà reçu du « early stage funding » , qu’effectivement il n’y a pas eu de IPO mirobolante, MAIS qu’il est archi FAUX de croire que l’industrie à travers le monde s’écrie toujours sur la même partition ! Désolé LOIC, ton jugement sur la question est archi PONCIF, tu n’as pas fait l’effort suffisant de te documenter, de fouiller, de comprendre, bref tu as écris 10 fois des bêtises, franchement dommage.

11. Il regrettable que tu comprennes apparement si bien comment fonctionne Google et ses 1’000 projets et de l’autre côté de constater que la structure QUAERO t’échappe à ce point; le comble du pathétique arrive quand t’écris « … pourquoi ne pas adopter la même démarche … », en effet pourquoi n’adoptes tu pas la même attitude de compréhension suivant qu’il s’agisse d’un projet Européen ou Californien ? A chaque fois que tu parles d’innovation, tu prends un exemple (outre-atlantique) qui existe déjà en voulant systématiquement reprendre les mêmes recettes en balayant tout ce qui est différent comme par exemple notre façon à nous de mener notre barque. Je ne sais pas si QUAERO portera des fruits mais je constate que tu nous as seulement présenté la chose 10 fois comme un bon MISERABILISTE à béret, peut-être était-ce là la seule chose vraie que tu souhaitais affirmer.

Après quelques notes désordonnées sur Quaero, j'ai essayé de synthétiser les raisons pour lesquelles je pensais que Quaero allait être un échec. La même note est aussi sur mon blog anglais et se balade pas mal sur la blogosphère: 10 reasons why Quaero will fail. Le voici donc en français avec en bonus deux minutes de coup de gueule sur Direct 8 au journal de Guillaume Klossa.

1. Une marque très mauvaise.
Peu de personnes savent l'épeler correctement d'emblée et les personnes à l'origine du projet n'ont même pas été capables d'obtenir Quaero.com qui appartient à une entreprise. On m'expliquera que ce n'est pas grave puisque rien n'est en ligne et que Quaero n'a pas vocation à exister autrement qu'un "grand programme industriel" mais je ne suis pas très convaincu par cette réponse.

2. Centralisé et fermé.
Peu de projets centralisés à ce point réussissent. Le web est décentralisé par essence et constitué en réseau à la fois de contributeurs et d'utilisateurs. Observez par exemple la manière dont Firefox réussit à gagner des parts de marché contre Internet Explorer, ou encore bine sûr Wikipédia. Ces deux derniers sont le fruit de milliers de contributions totalement décentralisées et ouvertes (plug-ins, API...).

3. Secret.
Quaero est tellement secret que finalement je n'ai trouvé personne capable de vraiment expliquer ce dont il s'agit. Avec l'évolution d'un monde de médias de masse vers celui d'une gigantesque conversation dans laquelle des millions d'internautes s'expriment tous les jours la seule manière d'évoluer de manière efficace est de manière transparente et avec les futurs utilisateurs du produit. Regardez comment Google a élaboré Gmail comme beaucoup d'autres initiatives, en les ouvrant le plus tôt possible et en laissant tester un maximum de personnes. Celles-ci donnent leurs avis et critiques en permanence et font évoluer le projet en fonction de ce qu'ils veulent réellement. La période où l'on concevait un grand projet de manière secrète en espérant qu'il répondra aux besoins des Internautes est révolue, il faut le construire avec eux. C'est aussi la démarche adoptée depuis le début il y a trois ans dans le même domaine le moteur de recherche de blogs Technorati.

Technorati Tags: google, /quaero

4. Pas de buzz, pas d'adoption
Le darwinisme est la voie naturelle des projets internet, une sélection naturelle se fait par l'adoption des utilisateurs dès le début. Si le projet plaît, il réunit dès le début une véritable communauté autour de lui, sinon il disparaît. Skype a franchi le cap des 100 millions d'utilisateurs quasiment sans aucune publicité en basant son succès sur le bouche à oreilles dès son lancement et avant même d'avoir un produit réellement fiable. A contrario, personne ne sait ce que Quaero est réellement et quand il sera lancé. Pire, si vous cherchez un peu, vous trouverez que "Quaero c'est Exalead" des mots de son Président. Si le moteur de recherche exalead semble avoir bien des qualités sont adoption par les internautes et le trafic qu'il génère est loin d'être convainquant pour un projet si bien financé.

5. Une galaxie d'acteurs qui ne se sont pas illustrés sur les dernières innovations Web
Environ 25 organisations se partagent les 260 millions d'euros annoncés (on lit parfois 90 millions, les sources sont incertaines). Même si beaucoup d'entre elles ont une excellente réputation en général, je ne vois rien qui fassent d'elles des acteurs innovants du "Web 2.0" aujourd'hui. A titre d'exemple, je ne les vois pas impliquées dans les standards qui se développent le plus vite aujourd'hui, comme le RSS ou encore le tagging. Elles semblent absentes du nouveau web qui se définit aujourd'hui.

6. Pas vraiment international
Jacques Chirac a présenté Quaero comme une initiative franco-allemande alors que Deutsche Telecom vient d'annoncer son retrait du projet en tant qu'acteur, adoptant une simple position d'observateur. La plupart des acteurs sont français, ce qui n'est évidemment pas un problème en soi mais en quoi est-ce un projet franco-allemand ou international ? Pourquoi ne l'avoir pas voulu européen ?

7. L'histoire sans fin ?
Quaero a été annoncé comme un projet sur cinq ans alors que Google n'a que 8 ans: ou sera Google lorsque nous lancerons enfin ce moteur de recherche ? Loin devant. Dans cette video de Jean-Michel Billaut, François Bourdoncle Président d'Exalead décrit le "programme" de manière très rassurante comme "un missile à têtes multiples" et admet en même temps qu'il n'a aucune idée de la date de lancement. On lit aussi qu'il devait être présenté au public début 2006 et nous attendons toujours de voir du concret.

8. Pas assez d'euros.
Microsoft est presque inexistant dans la guerre des moteurs de recherche alors qu'il investirait 1.1 milliard de dollars uniquement en 2005 sur son moteur MSN Search. Ou comptons nous aller avec 260 millions d'euros ? Google a généré plus de deux milliards de dollars de revenus au trimestre dernier. Nous lançons un concurrent qui arrivera cinq ans en retard avec cinquante fois moins de budget... Et encore, Skype a démontré que l'on pouvait lancer des projets adoptés par des masses d'utilisateurs avec peu de fonds, mais avec une forte adoption dès le début, voir le 4. plus haut, mais c'est une autre démarche.

9. Les euros des subventions ne valent pas les euros du capital risque.
Peut-être que personne n'a dit à Jacques Chirac que Yahoo! et Google avaient été démarrés par des étudiants d'université dans leurs chambres. On n'a pas du lui expliquer non plus comment fonctionnait l'industrie du web et le rôle des business angels et des capitaux risqueurs. Evidemment, cela se saurait si c'était le cas, il serait bien plus facile pour un entrepreneur de trouver des fonds en France, mais je m'égare. Où sont les entrepreneurs et financiers qui connaissent l'Internet autour de Quaero ? Ils ont un rôle clé dans les startups en les guidant au quotidien et en leur faisant bénéficier de leur expérience. Ils sont orientés vers les résultats et ne connaissent pas les lourdeurs politiques et administratives, ils sont prêts à pousser un entrepreneur à réinventer son projet s'il ne démarre pas comme prévu. Trop de politique au sein de 25 acteurs fortement subventionnés par l'Etat -et passant probablement trop de temps à se battre pour qui sera le plus bénéficiaire de cette pluie d'euros publics- semble bien déjà amener un résultat invisible à ce jour.

10. Google est en réalité mille startups.
Ceci n'est qu'un aperçu du nombre incroyable de projets au sein de Google. La société toute entière fonctionne comme un immense réseau de startups dans lequel chaque salarié est incité à développer sa créativité s'il le souhaite. C'est une des raisons pour laquelle Google est si innovant. Pourquoi ne pas adopter la même démarche plutôt que de tout centraliser et combien de startups pourrions nous aider à lancer avec 260 millions d'euros ?

S'il y avait une menace possible vis à vis de Google, elle serait open-source. Wikipedia est parvenu a dépasser son concurrent commercial Britannica en termes d'audience et souvent de qualité depuis longtemps. La seule organisation capable de menacer la position dominante de Microsoft sur le marché des navigateurs web est Mozilla avec Firefox. Ces deux réussites bien connues sont le fruit du travail décentralisé et acharné de milliers de volontaires qui ont des préoccupations non financières. Ceux-ci se lèvent le matin pour faire en sorte que le savoir humain ou l'outil principal de navigation web, le navigateur, ne soient pas contrôlés par des organisations commerciales peu innovantes dans les deux cas. La même chose pourrait bien arriver à Google et avec une chance importante de succès si le nombre de volontaires dans le monde est élevé. A ma connaissance il n'y a pourtant pas d'initiative d'envergure de ce genre et nous pouvons nous demander pourquoi. Probablement le "don't be evil" comme élément fondateur du travail de Lary Page et Serguey Brin, les fondateurs de Google, et la sympathie qu'ils ont généré autour du projet depuis le début. L'attitude en Chine de Google a généré des mécontents et montre un début de critique tant la puissance et le contrôle de Google sont impressionnants, mais ce n'est pas un mouvement d'ampleur capable de générer un mouvement anti-Google générateur d'un "Firefox like" contre lui.

Alors que l'univers open-source français est très développé, pourquoi ne pas développer Quaero de cette manière ? Ce n'est certainement pas en essayant de créer un "missile à têtes multiples" centralisé dans un monde décentralisé et globalisé et dans lequel créer des communautés internationales est plus important que le pays d'où elles viennent que nous y arriverons.

L'approche Quaero aurait été adaptée au siècle dernier, les règles du jeu viennent malheureusement de changer.

Quaero: 10 raisons pour lesquelles le moteur de recherche franco-allemand va échouer

Après quelques notes désordonnées sur Quaero, j'ai essayé de synthétiser les raisons pour lesquelles je pensais que Quaero allait être un échec. La même note est aussi sur mon blog anglais et se balade pas mal sur la blogosphère: 10 reasons why Quaero will fail. Le voici donc en français avec en bonus deux minutes de coup de gueule sur Direct 8 au journal de Guillaume Klossa.

1. Une marque très mauvaise.
Peu de personnes savent l'épeler correctement d'emblée et les personnes à l'origine du projet n'ont même pas été capables d'obtenir Quaero.com qui appartient à une entreprise. On m'expliquera que ce n'est pas grave puisque rien n'est en ligne et que Quaero n'a pas vocation à exister autrement qu'un "grand programme industriel" mais je ne suis pas très convaincu par cette réponse.

2. Centralisé et fermé.
Peu de projets centralisés à ce point réussissent. Le web est décentralisé par essence et constitué en réseau à la fois de contributeurs et d'utilisateurs. Observez par exemple la manière dont Firefox réussit à gagner des parts de marché contre Internet Explorer, ou encore bine sûr Wikipédia. Ces deux derniers sont le fruit de milliers de contributions totalement décentralisées et ouvertes (plug-ins, API...).

3. Secret.
Quaero est tellement secret que finalement je n'ai trouvé personne capable de vraiment expliquer ce dont il s'agit. Avec l'évolution d'un monde de médias de masse vers celui d'une gigantesque conversation dans laquelle des millions d'internautes s'expriment tous les jours la seule manière d'évoluer de manière efficace est de manière transparente et avec les futurs utilisateurs du produit. Regardez comment Google a élaboré Gmail comme beaucoup d'autres initiatives, en les ouvrant le plus tôt possible et en laissant tester un maximum de personnes. Celles-ci donnent leurs avis et critiques en permanence et font évoluer le projet en fonction de ce qu'ils veulent réellement. La période où l'on concevait un grand projet de manière secrète en espérant qu'il répondra aux besoins des Internautes est révolue, il faut le construire avec eux. C'est aussi la démarche adoptée depuis le début il y a trois ans dans le même domaine le moteur de recherche de blogs Technorati.

Technorati Tags: google, /quaero

4. Pas de buzz, pas d'adoption
Le darwinisme est la voie naturelle des projets internet, une sélection naturelle se fait par l'adoption des utilisateurs dès le début. Si le projet plaît, il réunit dès le début une véritable communauté autour de lui, sinon il disparaît. Skype a franchi le cap des 100 millions d'utilisateurs quasiment sans aucune publicité en basant son succès sur le bouche à oreilles dès son lancement et avant même d'avoir un produit réellement fiable. A contrario, personne ne sait ce que Quaero est réellement et quand il sera lancé. Pire, si vous cherchez un peu, vous trouverez que "Quaero c'est Exalead" des mots de son Président. Si le moteur de recherche exalead semble avoir bien des qualités sont adoption par les internautes et le trafic qu'il génère est loin d'être convainquant pour un projet si bien financé.

5. Une galaxie d'acteurs qui ne se sont pas illustrés sur les dernières innovations Web
Environ 25 organisations se partagent les 260 millions d'euros annoncés (on lit parfois 90 millions, les sources sont incertaines). Même si beaucoup d'entre elles ont une excellente réputation en général, je ne vois rien qui fassent d'elles des acteurs innovants du "Web 2.0" aujourd'hui. A titre d'exemple, je ne les vois pas impliquées dans les standards qui se développent le plus vite aujourd'hui, comme le RSS ou encore le tagging. Elles semblent absentes du nouveau web qui se définit aujourd'hui.

6. Pas vraiment international
Jacques Chirac a présenté Quaero comme une initiative franco-allemande alors que Deutsche Telecom vient d'annoncer son retrait du projet en tant qu'acteur, adoptant une simple position d'observateur. La plupart des acteurs sont français, ce qui n'est évidemment pas un problème en soi mais en quoi est-ce un projet franco-allemand ou international ? Pourquoi ne l'avoir pas voulu européen ?

7. L'histoire sans fin ?
Quaero a été annoncé comme un projet sur cinq ans alors que Google n'a que 8 ans: ou sera Google lorsque nous lancerons enfin ce moteur de recherche ? Loin devant. Dans cette video de Jean-Michel Billaut, François Bourdoncle Président d'Exalead décrit le "programme" de manière très rassurante comme "un missile à têtes multiples" et admet en même temps qu'il n'a aucune idée de la date de lancement. On lit aussi qu'il devait être présenté au public début 2006 et nous attendons toujours de voir du concret.

8. Pas assez d'euros.
Microsoft est presque inexistant dans la guerre des moteurs de recherche alors qu'il investirait 1.1 milliard de dollars uniquement en 2005 sur son moteur MSN Search. Ou comptons nous aller avec 260 millions d'euros ? Google a généré plus de deux milliards de dollars de revenus au trimestre dernier. Nous lançons un concurrent qui arrivera cinq ans en retard avec cinquante fois moins de budget... Et encore, Skype a démontré que l'on pouvait lancer des projets adoptés par des masses d'utilisateurs avec peu de fonds, mais avec une forte adoption dès le début, voir le 4. plus haut, mais c'est une autre démarche.

9. Les euros des subventions ne valent pas les euros du capital risque.
Peut-être que personne n'a dit à Jacques Chirac que Yahoo! et Google avaient été démarrés par des étudiants d'université dans leurs chambres. On n'a pas du lui expliquer non plus comment fonctionnait l'industrie du web et le rôle des business angels et des capitaux risqueurs. Evidemment, cela se saurait si c'était le cas, il serait bien plus facile pour un entrepreneur de trouver des fonds en France, mais je m'égare. Où sont les entrepreneurs et financiers qui connaissent l'Internet autour de Quaero ? Ils ont un rôle clé dans les startups en les guidant au quotidien et en leur faisant bénéficier de leur expérience. Ils sont orientés vers les résultats et ne connaissent pas les lourdeurs politiques et administratives, ils sont prêts à pousser un entrepreneur à réinventer son projet s'il ne démarre pas comme prévu. Trop de politique au sein de 25 acteurs fortement subventionnés par l'Etat -et passant probablement trop de temps à se battre pour qui sera le plus bénéficiaire de cette pluie d'euros publics- semble bien déjà amener un résultat invisible à ce jour.

10. Google est en réalité mille startups.
Ceci n'est qu'un aperçu du nombre incroyable de projets au sein de Google. La société toute entière fonctionne comme un immense réseau de startups dans lequel chaque salarié est incité à développer sa créativité s'il le souhaite. C'est une des raisons pour laquelle Google est si innovant. Pourquoi ne pas adopter la même démarche plutôt que de tout centraliser et combien de startups pourrions nous aider à lancer avec 260 millions d'euros ?

S'il y avait une menace possible vis à vis de Google, elle serait open-source. Wikipedia est parvenu a dépasser son concurrent commercial Britannica en termes d'audience et souvent de qualité depuis longtemps. La seule organisation capable de menacer la position dominante de Microsoft sur le marché des navigateurs web est Mozilla avec Firefox. Ces deux réussites bien connues sont le fruit du travail décentralisé et acharné de milliers de volontaires qui ont des préoccupations non financières. Ceux-ci se lèvent le matin pour faire en sorte que le savoir humain ou l'outil principal de navigation web, le navigateur, ne soient pas contrôlés par des organisations commerciales peu innovantes dans les deux cas. La même chose pourrait bien arriver à Google et avec une chance importante de succès si le nombre de volontaires dans le monde est élevé. A ma connaissance il n'y a pourtant pas d'initiative d'envergure de ce genre et nous pouvons nous demander pourquoi. Probablement le "don't be evil" comme élément fondateur du travail de Lary Page et Serguey Brin, les fondateurs de Google, et la sympathie qu'ils ont généré autour du projet depuis le début. L'attitude en Chine de Google a généré des mécontents et montre un début de critique tant la puissance et le contrôle de Google sont impressionnants, mais ce n'est pas un mouvement d'ampleur capable de générer un mouvement anti-Google générateur d'un "Firefox like" contre lui.

Alors que l'univers open-source français est très développé, pourquoi ne pas développer Quaero de cette manière ? Ce n'est certainement pas en essayant de créer un "missile à têtes multiples" centralisé dans un monde décentralisé et globalisé et dans lequel créer des communautés internationales est plus important que le pays d'où elles viennent que nous y arriverons.

L'approche Quaero aurait été adaptée au siècle dernier, les règles du jeu viennent malheureusement de changer.

Biodiversité en péril et spoliation de ressources naturelles à grande échelle

Ca se passe en Europe, plus précisément en "France d'Amérique du sud"

soit exactement en Guyane française (Explications ICI).

veuillez patientez quelques secondes suivant votre mode de connection

Genève Centre !

Dans la série incroyable mais vrai, le Rhône à cet endroit n'existe que depuis quelques centaines de mètres, donc du pont du Mont-Blanc au bout du lac Leman, nous sommes bel et bien dans Genève Centre en 2006 !

Portraits croisés de Portes-Baratins gouvernementaux

Tony Snow tout nouveau porte-parole de la maison blanche, journaliste de profession tout droit débarqué de la ‘‘délicieuse’’ radio-télévision Fox, un ‘‘modèle’’ du genre …

Jean-François Copé (Jeff pour les intimes du JT de 20H …), porte-parole du gouvernement français, pourrait en 2007 faire le chemin inverse de son alter ego Tony Snow et se recaser chez TF1 bien-sûr …!…

Planqué(e)s

« Servir la nation en mouvement et bénéficier d'une situation professionnelle garantie »

telle pourrait être l'accroche mais apparemment ce type de slogan est définitivement rangé au placard et considéré comme ringard, le réalisme est passé par là, l'heure est au prosaïsme décomplexé et l'Etat n'y échappe pas, il n'a d'ailleurs pas peur d'afficher son image en lambeaux, il recrute et espère attirer ses ouailles en prônant délibérément la politique du vaincu, jugez-en:

Oui, Non

Oui la blogosphère peut rendre service que ce soit d’un point de vue stritemment utilitaire en informant (parfois) comme nulle part ailleurs ou encore, sur le plan du divertissement, un réel plaisir partagé entre lecteurs et auteurs peut découler (accidentellement ?) de cette activité.

Non cette forme d’expression, telle que pratiquée jusqu’ici, ne remplacera aucun autre média antérieur, tout au plus peut-on parler d’un petit «+», certains matins d’un «-» assez chiant. Au risque de me répéter la liberté de publier ce que l’on veut, comme on l’entend est un «+» indéniable mais, patatra, il s’agit tout aussi bien d’un «-» pour à peu près les mêmes raisons. Le nombrilisme omniprésent, le jeu de rôle (incencé) dans lequel on sombre inéluctablement en devenant bloggueur, sans parler de tous ceux qui confondent Blog et Chat, (c’est quoi la différence ? Tout simplement énormement de posts y compris parmi ceux que j’ai moi-même publié feraient mieux d’avoir été de simples Chats évaporés sans possibilité de retomber dessus, tandis qu’un Blog bien que pris dans le tourbillon du renouvellement laisse des traces qui souvent encombrent facheusement ledit «écosystème») toutes raisons rendant l’excercice quasiment nul et non avenu.

Oui en effet l’immense majorité des citoyens modernes n’a pas grand chose à foutre du phénomène Blog. Il faut faire cette expérience en s’immergeant à fond des longues heures tous les jours pendant des mois et des mois (voire des années) à lire des centaines de « feeds » (comment dit-on encore « feed » en Quebecois ?) pour enfin s’imprégner de ce sentiment de toute puissance propre aux « A-list » de tout savoir sur tout avant tout le monde et subitement décrocher totalement comme on arrête un vice pour se replonger dans le monde « ignorant » des Ablog (A privatif !), c’est à dire pas de blog dutout, pour se rendre compte que la révolution Blog est un petit soufflet auto-alimenté sans plus !

Oui, j’ai testé cet aller-retour et je peux témoigner de la supercherie qui attribue aux Blogs une importance qui n’a d’égale que l’épaisseur d’un écran plat en fumée (ou fumeux c’est selon). L’autre monde, ultra-majoritaire et totalement insensible aux remous qui nous émeuvent ici n’a rien à envier de celui de technorati ! Toutes raisons qui me font penser que le phénomène Blog restera quoiqu’on en dise un phénomène marginal, en l’état la mayonnaise ne prendra pas à l’échelle d’une pénétration phénoménale tel que ce fut le cas pour la Téléphone mobile, la TV, le MP3, et même la radio ou encore la presse écrite, on en est très loin d’une adhésion de masse de cette ampleur et pour cause, c’est parfois riche mais beaucoup trop souvent creux, donc barbant et la masse, plus que les « élites » ne fait pas de quartier!

Oui, Non, à suivre prochainement … ?…

L’Europe des petits pas

(mise à jour n°1: à l'heure où j'ai rédigé ce post je ne savais pas que ce sujet ferait l'objet d'une colonne un peu partout dans la presse locale, nationale et internationale; désolé, je déteste participer au rabâchage)

La communauté européenne vient de décider, à l’image du passeport européen, de créer un document du permis de conduire unique à travers l’ensemble des Etats membres.

Si vous êtes déjà détentrice/détenteur du précieux sésame, vous aurez alors jusqu’en 2032 ( !) pour échanger votre ancien permis de conduire obtenu dans un des pays de l’union avec ce mouveau document dôté d’une puce électronique qui devrait être mis « en circulation » au plus tard en 2012.

Pour ma part, je suis assez curieux de découvrir quelle sera la position de la Suisse sur cette question spécifique, qui comme on le sait, ne fait toujours pas partie de la communauté européenne. Pour la petite histoire, j’ai initialement obtenu mon permis de conduire en France au siècle dernier, puis, depuis que je suis résident Suisse, j’ai dû remettre (obligatoirement) mon permis de conduire français en échange du permis de conduire Suisse. Serai-je privé du document européen tant que je persisterai de préférer de vivre en Suisse? (mise à jour n°2: rien à voir avec le sujet mais suffisament important pour le relever,  je viens d'apprendre qu'en tant qu'étranger résidant Suisse j'aurai dorénavant le droit de voter aux élections municipales;  que nos voisins français suivent l'exemple ! )

Notons qu’il ne s’agit pas d’une unification de la procédure d’obtention du permis dans l'ensemble des pays d’Europe mais seulement de la création d’un document unique et du même « set » de règles administratives attenantes telle que l'obligation de renouveller tous les 10 ans ledit document « infalsifiable »!

Enigmes de l'achat en ligne

[mise à jour du 28 mars 2006, voir à la fin du post]

Les consommateurs avertis ne sont en général pas démesurément surpris de constater que certains sites Internet marchands, qui tentent dans un premier temps de montrer une vitrine rassurante en offrant par exemple des moyens de paiements variés et sécurisés, s'avèrent finalement dans la pratique beaucoup plus restrictifs. C'est notamment le cas de l'extravagant site www.allofmp3.com qui affiche des prix 5 à 10 fois inférieurs de ce qu'il est courant de trouver sur Internet pour l'achat de musique.

Il est donc soi-disant possible d'acheter sa musique sur ce site hébergé en Russie (...) en effectuant le règlement par cartes bancaires mais aussi avec Paypal (qui présente l'avantage de ne pas communiquer ses coordonnées de carte bancaire au site marchand). Seulement voilà, jours après jours, semaines après semaines, une fois sur le point d'effectuer concrêtement un achat, le système de paiement par Paypal sur ce site se trouve toujours bizarrement "provisoirement" (comprendre définitivement) indisponible. Libre à chacun d'en déduire ce qu'il veut, de là à dire que ces gens, non content de tenir un business MP3 plus qu'étonnant d'un point de vue tarifaire ... pourraient aussi s'adonner au traffic de cartes bancaires détournées, il n'y a qu'un clic de souris  ...

Là où cela devient déconcertant, c'est quand on connaît à peu près la même expérience mais cette fois-ci avec des sites Internet d'une réputation incontestable, comme c'est notamment le cas de www.vodeo.tv.

Voici un site qui met en oeuvre une excellente idée de diffuser via Internet de la vidéo de grande qualité sur des thèmes variés. Le type de site où j'aurais plaisir d'être un client assidu (à défaut de m'investir personnellement dans le développement de ce type de business). Sur www.vodeo.tv on affiche d'emblée la couleur en faisant même de la pub sur quasiment l'ensemble des pages    qui rassure. 1€ le documentaire en streaming, c'est alléchant. 3 semaines en arrière, je me précipite d'ouvrir un compte pour y visualiser avec de la famille en partance pour Dubai un documentaire là-dessus. Patatra, quelle ne fut ma déception (pour ne pas dire mon agacement) en trouvant sur ce site aussi le même type de restriction contraire aux informations préalables:

   

Sans faire d'amalgame avec l'exemple d' ALLOFMP3 plus haut, force est de constater qu'il s'agit là d'une erreur importante de la part des concepteurs et opérateurs de ce service qui n'ont d'ailleurs toujours pas daigné répondre à l'email client que j'avais immédiatement posté à ce sujet depuis le formulaire prévu à cet effet sur le site même de www.vodeo.tv . Encore une énigme de l'achat en ligne, dommage !

[mise à jour du 28 mars 2006: j'ai été en contact ce jour avec le support de vodeo.tv au sujet du problème ci-dessus exposé. L'équipe de vodeo.tv me remercie de les avoir aidé à identifier ce petit problème de fonctionnalité du règlement Paypal car en effet ils avaient déconnecté le paiement Paypal pour les règlements inférieurs ou égaux à 1€ en omettant d'avertir les utilisateurs de cette disposition. Vodeo.tv m'indique avoir modifié ce jour son interface à cet effet. Ceci met en lumière l'inadaptation de Paypal pour les micro-paiements, sujet à traiter dans un autre post et ultérieurement le cas échéant]

Encore un exemple d’auto-régulation défaillant

Non je ne suis pas en vacances, ni je ne suis accablé par je ne sais quel dossier censé révolutionner le genre humain dont j’aurais très légitimememnt reçu la charge de conduire la destinée. J’ai simplement depuis quelques jours cessé de veiller à la blogosphère comme d’un domaine indispensable à la survie de l’homme moderne. S’agit-il d’une remise en cause passagère ou plus sérieusement des prémisses d’un rejet endémique de la blogosphère, je ne peux encore le dire. Suivant régulièrement environ 150 flux RSS, majoritairement de personnes versées dans le journalisme (professionnel ou artisanal), la création d’entreprises, les nouvelles technologies et enfin la politique, j’avoue après deux ans d’intérêts pour la chose « blog », dont une année entière de suivi assidu, être profondément agacé par deux points qui caractérisent fortement l’ensemble de ces blogs.

Tout d’abord, j’accepte de moins en moins l’amalgame dans lequel se complaisent beaucoup d’auteurs de blogs des catégories susmentionnées qui, chaque jour, s’emploient à confondre volontairement blog personnel et blog professionnel. Y compris pour les fondateurs d’une activité quelconque, la personne morale devrait toujours être clairement distincte de la personne physique or j’ai aujourd’hui le sentiment que de trop nombreuses personnes se ruent sur les blogs pour précisément faire voler en éclat cette différence distinction. A terme cette pratique sera extrêmement néfaste pour leurs auteurs et le label qu’ils sont cencés représenter. Abuser de ces prises de positions personnelles souvent intempestives sur tout et n’importe quoi au beau milieu des sujets de son domaine d’expertise finit tôt ou tard par jeter le discrédit. Que ceux qui croient que les blogs répondent à des règles d’un autre univers se trompent lamentablement. On aurait pas idée d’inviter à déjeuner régulièrement un groupe de clients pour lui tenir à table des propos sur sa vie sexuelle chaotique et ses idées politiques douteuses au bout milieu d’une instructive analyse du marché, alors pourquoi croire qu’il suffit d’avoir un blog pour qu’une telle hérésie soit de mise?

L’autre raison du malaise qui me gagne à propos des blogs est plus fondamentale. Quel est le véritable moteur qui entraîne quasiment tous les bloggueurs vers le ridicule de cette volonté frénétique de publication quotidienne? Les bloggueurs ont-ils tous les jours quelque chose à dire ? Evidemment non ! Cependant presque tous les bloggueurs dit « sérieux » se doivent de tenir un rythme de croisière régulier de posts qui inéluctablement finissent pour la plupart d’entre eux par ne plus rien contenir ou si peu. Ainsi assiste-t-on quotidiennement au phénomène du « scoop » ou du « thème » relayé à l’infini en guise de plat de spaghetti auto-réchauffé de liens Internet qui se mordent la queue. Bouffer de ça tous les jours est abrutissant et déconcertant. Et c’est tout là le dilemme. Il se passe pourtant bien ici quelque chose d’extraordinaire quand il arrive occasionnellement de tomber directement et sans filtre sur certains notes ou documents multimédia sincèrement originaux, cependant, notre VANITE, au cœur de cette activité, entretient un déluge permanent de posts incencés sur tout et n’importe quoi submergeant sans vergogne les pépites d’informations ou de réflexions disséminées ici ou là.

Devoir chercher en permanence l’aiguille dans la botte de foin qui ne cesse d’enfler par simple VANITE est, à propos de progrès, très discutable ...

Aveux et Anathèmes

[Cioran]

« S'il était donné au Tout-Puissant de se représenter le fardeau que m'est parfois le moindre acte, il ne manquerait pas, dans un sursaut de miséricorde, de me céder sa place.»

Monolithisme politique

Un jour Giscard a fini par lâcher à Mittérand « vous n’avez pas le monopole du cœur ».  C’était l’époque où l’opinion populaire cultivait des roses dans son imaginaire sans leurs épines.

Aujourd’hui la droite, de plus en plus réactionnaire, proclame avec autorité qu’elle est la gardienne naturelle du temple du dynamisme économique, qu’entreprendre c’est forcément de droite, être de gauche c’est au mieux glander avec des indemnités.

30 ans après, retour en force du monolithisme fallacieux.

Véridique

sous le sable, les pavés!

Les moteurs de recherche ont-ils bonne mémoire?

Une charmante attachée de presse m'écrit ceci:

Bonjour, Je me permet de vous contacter suite à un article posté dans votre blog il y a quelques jours concernant le niveau de sécurité offert par la solution BlackBerry. Je suis en charge des relations presse B2B de BlackBerry en France et souhaitaits (petite correction au passage) vous prendre au mot, car comme vous l'indiquez dans votre post la question vaut la peine d'être posée, et je serais ravie de mettre à votre disposition un interlocuteur à même d'y répondre.

Je n'y compris rien mais fort heureusement la dame a pris la précaution de me mettre en attachement au bas de sa signature un passage du post incriminé que voici:

"En effet par exemple au niveau de l'Europe, RIM dispose d’un centre d’hébergement des données basé en Angleterre où transitent tous les emails arrivant sur vos BlackBerry. Or le gouvernement anglais dispose de part sa législation d'un droit d'accès à ces informations sous certaines conditions. On peut se demander ainsi si aujourd'hui le BlackBerry est bien adapté à des entreprises suceptiblent d'être "observées" par rapport à leurs activités.
Je suis peut être un peu parano mais la question vaut la peine de se la poser en fonction du type de message que l'on envoi."

J'ai en effet lu ce post il y a quelques jours moi aussi, cependant je ne me souviens pas où exactement et j'affirme que je ne suis pas l'auteur de ce post qui ne se trouve d'ailleurs pas dutout sur mon blog (hormis maintenant en citation ci-dessus).

C'est alors que j'entrepris de retrouver ce billet en m'aidant des "grands" moteurs de recherche notamment ceux spécialisés dans les blogs. Résultat, NIET, impossible de mettre la main sur ce post pourtant assez récent.

Mais quelle est l'épaisseur de la mémoire des moteurs de recherche sur Internet? On parle tout le temps de leur impertinence, ne faudrait-il pas leur reconnaître aussi d'être très rapidement amnésique? 

 

« Délit de salle caisse »

Ce matin à Genève j’ai été victime du « délit de salle caisse ».

Comme un certain nombre de résidents genevois ou de frontaliers français, je fais partie de ceux qui franchissent les très nombreux postes de frontière franco-suisses aussi fréquemment qu’une couture d’ourlet de pantalon.

Ce matin, alors que je contournais Genève du côté français au volant d’une vieille voiture qu’un ami garagiste m’a récemment dépannée, je m’apprête à franchir la douane pour rentrer à Genève quand soudain je m’aperçois que je roulais depuis trop longtemps avec le « starter » ce qui a eu pour effet de noyer un peu le moteur et de me faire caler au premier ralentissement, juste au niveau des douaniers suisses.

A peine j’avais mis les « Warning » en me garant sur le côté qu’un moustachu au pas bourru se précipitait à ma portière.

-          Qu’avez-vous à déclarer ?

-          Bonjour, je suis en panne, enfin je ne sais pas exactement.

-          Mais avez-vous des marchandises ?

-          Non, absolument pas.

-          Il aurait un permis de conduire ?

(comment il cause le bourru ! me dis-je)

-          Tenez.

-          Bougez pas, on va faire une vérification d’identité.

(j’en profite de l’absence du bourru pour faire redémarrer la charrette de 300'000 kms mais en parfait état de marche jusqu’à ce que revienne enfin le bougre au bout de 5mn+)

-          Prenez votre permis. Vous le faites souvent réparer en France votre coupé sport ?

(le bougre sous entend que si j’ai calé c’est parce que mon tracteur va en révision dans le pays en sous-développement qui borde la Suisse)

-          Non pas du tout ce véhicule est entretenu chez un garagiste suisse, en tout cas il est en règle au contrôle technique de Génève. Mais serait-il interdit de faire appel à un garagiste français le cas échéant ?

-          Bon ça va aller pour cette fois-ci mais sachez que vous pourriez reçevoir une amende en plus d’un retrait de permis.

(il veut rire Einstein !)

-          Ah oui, je prends ça très au sérieux mais dites moi ce qui me vaudrait ce retrait de permis ?

-          Vous n’avez pas déneigé le véhicule, la gendarmerie peut vous retirer le permis pour ça, d’ailleurs avant de repartir déneigez complètement ce véhicule.

Le coupé sport que je conduisais ce matin est le véhicule A ci-dessus. Eh oui le « délit de salle caisse » est une réalité à Genève, pas étonnant puisque le véhicule B à droite n’est rien de moins que le pousse-pousse standard genevois. Quand au défaut de déneigement qui a faillit me coûter mon permis ce matin, figurez-vous qu’il s’agissait de la même épaisseur de neige restée sur le toit (voir la photo du dessus) qui se trouvait aussi sur le capot lors de mon passage à la douane.

L’ironie de cette histoire est que j’ai constaté ce matin pendant cet intermède que de l’autre côté du poste douanier suisse, du côté de la douane française (sortie de Genève vers la France), les Jaguar trop clinquantes se faisaient toutes systématiquement fouillées au peigne fin.

A chacun ses phobies ...

Bêêêêêh

Aujourd’hui j’ai décidé de dénoncer la pauvreté d’inspiration qui sévit sur beaucoup de blogs à succès de langue française qui en l’espace d’à peine deux ans ont plus rapidement que tf1 et toutes autres consoeurs audiovisuelles ou de la presse du même acabit fait sienne le concept de média poubelle.

La plupart des bloggueurs, une fois confrontés à un peu de succès d’audience, tombent quasiment tous dans la même frénésie de l’enchaînement des posts. Il leur faut publier des posts et on s’en fout de ce qu’il y a dedans pourvu que l’on ‘ping’ technorati.com.

La très grande majorité des bloggueurs lus par un nombre significatif de personnes sont donc rapidement devenus prisonniers de leur ‘ranking’ comme en coulisse des tv (poubelles mais pas seulement) où l’on bande ou au contraire où l’on fait dans son froc à la lecture du dernier audimat. A la tv passe encore car qui dit audimat dit recette publicitaire et donc le nerf de la guerre. A moins que l’ensemble des bloggueurs cherche à devenir des intermittants des médias on peut difficilement aujourd’hui relier leur stats à ce qu’ils auront dans leur assiette en fin de mois. C’est donc leur MOI qui pousse tous ces auteurs de blogs vers le vide sidéral (et sidérant) de la plupart de leur posts.  Une fois de plus on ne peut que constater à quel point l’égo est selon le cas moteur ou un frein du développement de la civilisation.

Maintenant, faites abstraction de tout le charabia qui précède, je vais vous montrer à quoi ressemble un post de bloggeur célèbre sans aucune inspiration ni contribution au débat.

Dans la famille “petits prodiges”, voici donc Adora Svitak, 8 ans, écrivaine, poète et conférencière. Son premier livre, Flying Fingers (Les doigts volants, 296 pages de fiction et de pédagogie, sur le mode “mes trucs pour écrire une histoire”), a été publié l’an dernier aux Etats-Unis. Elle a aussi à son actif 400 nouvelles, une centaine de poèmes – sa mère, qui sait compter aussi bien que sa fille sait écrire, estime qu’elle a déjà produit 370 000 mots. Et puis Adora lit, bien sûr – de tout : des romans, des histoires, des biographies. Elle vient de terminer Candide. “Et comme si tout cela n’était pas suffisant, souligne The Observer, elle veut faire partager son amour des livres et de l’écriture.” Elle a entamé la tournée des écoles de Seattle, où elle vit. Ordinateur et PowerPoint à l’appui, elle raconte comment elle a appris à écrire et tente de convaincre ses pairs du plaisir qu’apporte la lecture. “Quand j’étais petite, je pensais que tout le monde, partout, aimait lire – c’est si amusant ! Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas le cas”, soupire-t-elle. D’où sa casquette de missionnaire, qui devrait l’amener dans les prochains mois au Royaume-Uni. Elle y rencontrera sans doute Libby Rees, dont le livre Help, Hope and Happiness (De l’entraide, de l’espoir et du bonheur) a été écrit “pour encourager les enfants à écrire”. Mais Libby, elle, est une grande. Elle a 10 ans.

En fait j’ai trouvé ça dans ma boite email ce matin et je l’ai recraché sur mon blog sans sourciller ; ça ressemble à s’y méprendre à un post de « blog d’influenceur ». 

[update: je me demande si les petites Adora et Libby ne pourraient pas venir stimuler un peu cette blogosphère avachie dans son 'ranking' système?]

Conclusion. Je propose que l’on fasse une petite pause technologique pour apprendre à s’en servir ...