Monsieur Léon Bertrand, Ministre de la république Française, délégué au tourisme, prend fait et cause ICI dans Libération pour une lutte ouverte, de tous les instants, collective et individuelle contre les discriminations qui couvent beaucoup de ces heurts d’hier et d’aujourd’hui encore, aux QG des banlieues.
Je suis certainement le seul de la famille qui ne connaît pas Léon Bertrand, fils de Guyane Française comme mes parents.
Son témoignage est tonitruant. Pensez donc que sous les ors de la république il puisse y avoir, encore occassionnellement, du mépris envers le Ministre basané que l’on ne reconnaît pas et devinez donc le quotidien de ces MILLIONS de français (ou désireux de le devenir) dont certains n’ambitionnent plus qu’un poste à temps plein de racaille endurcie.
Entre les lignes, en fin d’article, peut-être que le Ministre nous livre là non plus une analyse du cœur mais plus vraisemblablement une révélation professionnelle ; l’on comprend qu’il y a politiquement un risque grandissant à être du QG des banlieues, basané(e) et le pompon, jeune.
Léon Bertrand a choisi d’embrasser une carrière politique, c’est donc son rôle de monter au créneau même si beaucoup à sa place n’auraient pas le courage de sa réflexion ouverte ou pire, le mal le plus répandu, idéologiquement défendront et défendent depuis longtemps des thèses conservatrices d’un autre siècle, en somme un statu quo répressif, basta !
D’autres acteurs pourraient dire leur émotion comme le Ministre, notamment le plus illustre d’entre-eux, Zizou la star des basanés et moins basanés mais ce n’est pas là leur vocation première même si le cours de leur histoire les a déjà ‘télé-journalisé en marketer’ tout azimut.
Le sport, la musique, la mécanique automobile, les fringues, la télé il n’y a plus que là qu’existe encore un lien honorable entre la société en marche qui ne se reproche rien (ou si peu) et nos concitoyens casseurs actifs ou passifs de la banlieue.
Partout ailleurs, le manque de considération (mutuelle) est éminemment culturel. Nous devons TOUS régulièrement rouvrir le grand livre inachevé de l’école de la république. La plupart des mesures, quand il y en a, visent à formater les ‘sauvageons’ aux critères de la bonne société. Rarement l’on aborde réellement la question de la mixité de la société par les deux bouts. La (ré)conciliation doit aussi se faire de la France ‘établie’ vers la France ‘bigarrée’. Les trains pour qu’ils soient utiles et efficaces circulent dans les deux sens. Une société hostile ne peut attendre des miracles de ses rejetés. Le plus ardu est de comprendre pourquoi la société française est à ce point en mal avec sa mixité. La France est une démocratie mature, a un système laïque respectable, bénéficie de territoires géographiques diversifiés et suffisament étendus, ne se trouve pas confrontée au défi de se reconstruire à la suite d’une sentence de l'histoire.
Il serait simpliste de croire que la situation économique en général des français explique cette mésentente. Osons donc mettre en question la république elle-même qui n’a peut-être pas encore réparé complètement bon nombre de ses erreurs monumentales du passé. Que l’on veuille l’admettre ou pas, au début de ce XXI ème siècle, il existe partout en France un héritage culturel colonialiste empoisonné et vivace.
Le premier magistrat de France veille au grain. La présence de Léon Bertrand au gouvernement l’atteste mais l’on compte malheureusement toujours dans ce pays des millions d’âmes de militants culturels de la fracture d’abord ethnique et consécutivement sociale.
Il faut en effet dépoussiérer pas mal d’esprits au ‘Karcher’ mais la république éprouve souvent énormément de peine à se dédire ...